Enfin chez elle. Après quatre années d’études en Tunisie, Samira
rentrais enfin. Plus confiante surement et tellement si fiers d’elle.
Rien n’avait été facile pour elle. Au contraire, tout avait été pour
qu’elle sache l’importance et la valeur de son diplôme. Elle avait
commencé cette aventure avec des objectifs précis. Montrer à son père
qu’elle pouvait réussir dans un domaine. Domaine qu’elle avait elle-même
choisi et non lui.
La première année, tout s’était passé comme un charme. Normal, son
père était à ses côtés. En se comportant en gentille fifille à son papa,
elle ne ressentait pas le poids de cet exile. Elle était logée, nourrie
et blanchie. Son père subvenait à tous ses besoins, réels ou fictifs.
Il pouvait se le permettre, il travaillait et donc en avait les moyens.
La fin de la deuxième année, avait été plus difficile. N’ayant jamais
vécu chez des personnes autre que ses parents, elle avait dû
s’accommoder aux exigences de ses tuteurs. De plus, elle avait dû faire
face à l’incapacité de pouvoir satisfaire ses besoins financiers.
Autrement dit, la « galère ». C’est alors que Samira s’était perdue dans
une dépendance accablante pour une jeune fille de son âge et de son
rang. Le sexe était devenu pour elle une distraction, mais aussi un
remède. Ses rêves de prince charmant commençait peu à peu à s’effriter.
Quand elle était triste, c’était sexe. Quand elle était heureuse, sexe.
Quand elle avait une envie de s’amuser, sexe. Quand elle avait besoins
d’argent, sexe. Le sexe représentait pour Samira une drogue. Elle se
fichait pas mal de savoir si elle blessait des personnes. Les hommes,
elle les collectionnait les uns à la suite des autres. A la fin de la
troisième année, elle avait développé une telle libido, que son
attirance pour le sexe opposé commença à se développer plus que de raison. Elle avait
atteint un summum de nymphomanie. Cet été la, de retour dans son pays,
une nouvelle lui fit l’effet d’une bombe. Sa sœurette allait convoler.
Samira en resta pantoise. Pourquoi sa petite sœur et non elle ? Qu’avait
Fatim de plus qu’elle ? Samira était bien la plus jolie des deux sœurs.
De son mètre soixante, elle bénéficiait d’une poitrine assez bien
rondelette et d’une croupe rebondie. Son teint café crème cirée était
rehaussé par des yeux en amande d’une couleur marron clair inhabituelle
pour une africaine. Elle savait y faire avec les hommes et était
imbattable au lit. Samira se rendit compte que tout ce qu’elle avait
fait ses trois dernières années était de compenser son sentiment de
solitude et d’insécurité généré par l’absence de sa famille, par une
libido excessive. Elle prenait conscience qu’il lui fallait réagir et
réparer tout cela. Samira voulait aussi se marier. Fonder une famille.
Mais surtout chasser ses démons intérieurs. C’est pourquoi au début de
la dernière année, lorsque avoir mis de l’ordre dans sa vie et
côtoyer un seul homme elle s’était dit qu’elle allait y arriver. Après
seulement deux semaines, elle s’était vue fiancé. Elle ne s’en formalisa
point. C’était l’homme que son père aimerait sûrement. Musulman
pratiquant comme elle, bien éduqué et calme. A coup sur son père serait
heureux pour elle.
Toute contente, mais un peu inquiète ou par esprit de rivalité
fraternelle, elle avait d’abord appelé Fatim. Cette dernière avait émis
quelques réserves. Elle estimait que s’était une décision trop rapide.
« Tu dois apprendre à mieux le connaître Samira ! Sinon ça ne peut pas
marcher ! » Lui avait elle dit. Samira voulait vraiment changer et se
ranger. La proposition de mariage tombait donc à pic. Sans trop
réfléchir et sans écouter ses amies, elle s’est lancé corps et âme dans
cette relation. Samira voulait être une bonne femme et une épouse
exemplaire. Elle croyait dur comme fer qu’il l’aimait et qu’ils
vivraient un mariage heureux. Il l’utilisait comme femme à tout faire.
C’est elle qui lavait ses habits, les repassait, lui faisait à manger,
faisait ses devoirs de classe… elle l’aimait vraiment. Plus qu’elle ne
l’aurait voulue. Cela ne lui posait pas de problème de faire plaisir à
celui qu’elle considérait comme son mari. Elle lui donnait tout ce qu’il
voulait, même un enfant ! Elle était fière de se savoir enceinte. Les
conséquences, elle s’en fichait pas mal puisque son mari était à ses
côtés. Quelle ne fut pas sa déconvenue quand elle constata qu’il avait
d’autres copines. Il avait brusquement changé. Elle avait l’impression
qu’elle le faisait vomir. Il était devenu méchant et grossier. Il ne
venait chez elle que pour manger ou pour laisser son linge. Ou encore
pour le sexe. Elle devint malheureuse, pensive. Elle perdit son bébé. A
ce stade de sa vie, Samira se remit à réfléchir. En moins de deux mois
il lui avait tout donné. En moins d’un mois, il lui avait tout repris
mais ce n’était pas sa seule déconvenue. Samira était perdue. Elle ne
savait que faire. Elle avait essayé de recoller les lambeaux de leur
relation, rien ! Elle s’interrogeait. Devrait-elle reprendre son
ancienne vie et jeter au lieu d’être jeté ? Devrait-elle continuer à
croire en l’existence, d’un amour vrai et durable ? Devrait-elle se
tourner vers le sexe opposé avec qui elle savait pouvoir trouver du
réconfort ? Ou tout simplement bannir le mot amour de son vocabulaire ?
Comme toutes les femmes après une déception, elle choisi la dernière.
Samira passait ses journées à narguer les hommes. A les blesser
dans leur amour propre et leurs sentiments. Affichant son visage poupin
et insouciant pour dire qu’elle n’en avait cure. Mais ses draps étaient
inondés, inondés de larmes et de pourquoi. Inondés d’images de lui,
d’images de sa chute. Elle avait mal. Un malheur n’arrivant jamais
seul, son père perdit son emploi. La situation critique dans laquelle
elle se trouvait la fit passer par une période dépressive. Des envies
d’addiction à l’alcool et la cigarette lui passaient par la tête, elle
cherchait un moyen de tout oublier. Dans l’alcool ! Samira se renferma
sur elle-même. Souhaitant une fin rapide de ce calvaire, ou la mort.
Seul son confident et meilleur ami la soutenait. De par des paroles
fortes en sagesse et en recours biblique Ange la rassurait. La calmait
ou même pleurait avec elle quand il le fallait.
Il était là pour elle. A tout moment, à toute heure. Il veillait à
ce qu’elle ne s’autodétruise pas. Il la soutenait financièrement certes,
mais aussi moralement.
C’est tout naturellement qu’un mois après sa rupture, Samira
s’était mise à flirter avec Ange. Pendant deux mois de relation, le
fantôme de son échec les hantait. Elle avait peur de trop s’investir.
Elle avait peur d’y laisser encore des plumes. Ce n’était plus
raisonnable cette obsession de l’échec. Cette peur de ressentir cette
peine insoutenable. Peu à peu néanmoins, il su la rassurer, la mettre en
confiance. Au bout de deux mois, Samira repris pieds. Ange lui
apportait continuellement son soutien, sur tous les plans. Il
réussissait à lui faire prendre conscience d’elle. Il la rassurait et
la conseillait, lui faisant comprendre que malgré le chômage de son
père, elle devrait rester forte. Samira était bien avec lui. Elle
n’avait plus l’obsession de se marier a tout pris. Elle n’avait plus de
pulsion sexuelle. Samira se sentait bien avec ange. Et elle le lui
rendait bien. Elle avait repris confiance en elle et put finir son
mémoire de fin d’étude. Elle était bien dans peau, mais aussi bien dans
sa tête. Elle avait changé. Sa déception, le chômage de son père, les
difficultés pour terminer son mémoire et la difficulté de subsistance
dans ce pays étranger l’avaient forgée. En plus de ces expériences et de
sa maturité acquise, Samira avait trouvé l’amour. L’important dans la
vie, ce n’était pas de ne jamais tomber, mais seulement de savoir se
relever lorsqu’on tombait.
Elle ressortait de ces quatre années avec un délicieux parfum de
jasmin qui embaumait sa vie. C’était à présent à elle de savoir se
servir de ses frasques pour dessiner son avenir.
Essaie aux nouvelles!lol... merci Yehni Djidji!
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RépondreSupprimerLeslie,